LES 3 SUREAUX – Usages médicinaux et comestibles du sureau noir.

Sambucus nigra, S. racemosa et S. ebulus Famille des caprifoliacées

Les 3 espèces sont présentes sur le territoire des Alpes de Haute-Provence et des Hautes-Alpes.

Sambucus ebullus (le sureau yèble) est toxique, et c’est une herbacée. Sambucus  racemosa (sureau rouge) peut être utilisé comme le sureau noir. On le trouve en montagne.

C’est le sureau noir qui nous intéresse (Sambucus nigra).

Le sureau rouge (Sambucus racemosa) :

Il ressemble beaucoup au sureau noir, mais ce sont ses fleurs jaunâtres et ses fruits rouge écarlate qui le différencient du sureau noir. Son habitat est plus forestier. Il aime la fraîcheur des clairières d’altitude (jusqu’à 2000m). Il pousse à l’étage montagnard dans les hêtraies-sapinières.

Ses fruits sont très acides, il faut les cuire et bien les sucrer.

Le sureau yèble ou hièble (Sambucus ebulus) : Les fleurs sont dressée en larges corymbes fleurissent de juillet à septembre. C’est une plante herbacée annuelle, qui disparaît complètement l’hiver. Ses baies sont TOXIQUES ! Elles sont émétiques et purgatives. On le reconnaît à sa tige herbacée à moelle blanche, à ses fleurs blanches à anthères pourpres, et son corymbe de baies noires, qui, à l’inverse du sureau noir, est dressé vers le ciel. Le sureau yèble et le noir peuvent cohabiter dans les mêmes lieux, d’où l’importance de reconnaître le yèble.

 

Le sureau noir (Sambucus nigra)

C’est une plante pionnière qui peut pousser sur un  sol pauvre, et un tas de pierres. On le trouve dans les friches arbustives, les haies très souvent dans les anciens hameaux abandonnés et les décombres.

Aspect : arbuste atteignant 4m de haut, à l’écorce rugueuse et grisâtre ; ses feuilles composées sont vert foncé ; ses fleurs blanches ombelliformes et parfumées sont portées par un pédoncule rougeâtre ; ses fruits sont de petites drupes noir violacées, leur poids fait plier les « ombelles » vers le bas.

La moelle de ses tiges multiples est molle, blanchâtre et spongieuse.

Récolte des fleurs à leur plein épanouissement (juin), des baies en automne lorsqu’elles sont bien mûres (septembre), de la seconde écorce (celle qui se trouve sous l’écorce grise) en automne après la chute des feuilles, des feuilles en été, et des fruits fin août.

PROPRIETES (1)

L’écorce, le fruit et la feuille sont réinscrits à la pharmacopée depuis 1976. Les usages sont antiques, Pline l’Ancien en parlait dans son « Histoire naturelle ». Les Amérindiens l’utilisaient et leur médications sont étonnamment proches des enquêtes ethnobotaniques réalisées par Pierre Lieutaghi.

« La feuille du sureau sent aussi mauvais que sa fleur sent bon » disaient les médecins de l’Ecole de Salerne. Les ffeuilles sont riches en acide cyanhidrique, en tanin et en saponines.

Les fleurs fraîches sont légèrement purgatives.

L’infusion des fleurs sèches est recommandée contre le rhume, la bronchite, la grippe, les rhumatismes, les affections oculaires et les cystites ; les baies sont riches en vitamines A et C, en potassium et en fer, elles sont efficaces contre les douleurs rhumatismales et la constipation ; la seconde écorce, très diurétique, fait merveille contre la goutte et les rhumatismes.

Décoction contre la fièvre, le rhume, la grippe

1c à c de fleurs de sureau, 1 c à c de fleurs de tilleul, 1c à c fleurs de camomille pour 250ml d’eau, faire bouillir 1mn, boire très chaud; 3 ou 4 t/j.

Grog sans alcool pour renforcer les défenses

Bien trier les baies, les faire éclater dans une casserole avec ½ verre d’eau, peser et ajouter la moitié du poids en sucre ; recuire jusqu’à consistance d’un sirop. Dans un litre d’eau bouillante diluer 3 c à s de sirop, ajouter un morceau de bâton de cannelle, 2 clous de girofle et un verre de jus d’orange. On peut tout simplement diluer une c à c de sirop dans une tasse d’eau bien chaude.

USAGES ALIMENTAIRES

Confitures avec les fruits, gelées de fleur, beignets, tartes, pâtisseries, entremets, vins liqueurs, sirops limonades et champagne de sureau, kir au sureau…une plante à décliner dans de multiples recettes. Un trésor de la nature !

 

SIROP de fleurs

2 tasses de fleurs grossièrement coupées des tiges, 6 tasses de sucre, 5 tasses d’eau, le jus de 3 citrons.

Faire le sirop de sucre, puis laisser refroidir ; ramener à ébullition, puis ajouter les fleurs et faire à nouveau refroidir ; réchauffer doucement en ajoutant le jus des citrons, puis laisser pauser toute la nuit ; filtrer, embouteiller et garder au frais.

Selon votre goût, ce sirop peut être allongé d’eau plate ou gazeuse.

LIMONADE

5 litres d’eau – 5 corymbes de fleurs sèches. Un citron entier – 50 g de sucre.

Diluez le sucre et l’eau. Mettez ensemble tous les ingrédients. Protégez d’une étamine et exposez au soleil pendant 3 jours. Filtrez et mettez en bouteilles à limonade. On peut la boire de suite, mais elle est meilleure en vieillissant un peu.

Parfois la boisson a du mal à fermenter. Parfois, elle fermente trop et les bouteilles risquent d’exploser ! C’est tout un art mais quel bonheur à déguster cette boisson !

VIN DE FLEURS

Mettre 3 ombelles dans un litre de vin blanc ou rosé. Faire macérer 3 semaines. Filtrer. Ajouter un petit verre de sucre et d’alcool à 5° (pour la conservation). Servir frais.

GELÉE de fleurs

Mettre les fleurs dans la casserole avec du citron en tranche. Couvrez d’eau. Faire cuire environ une demi-heure. Couvrir et laisser reposer toute la nuit. Le lendemain, passer et peser. Ajouter 80 % du poids total en sucre et 4 g d’agar-agar (1 cuillère à café bombée) par litre. Refaire cuire une demi-heure. Remplir les pots ébouillantés et retournez-les. Vous pourrez appliquer cette recette à pratiquement toutes les gelées de fleurs, et vous pouvez faire des gelées avec presque toutes les fleurs comestibles !

LA TARTE AU FROMAGE BLANC ET AU SUREAU – RECETTE MÉDIÉVALE

Faire une tarte brisée et cuire à blanc à 210°, 20 mn.

Faire un mélange : 360 g de fromage blanc (ou petit suisse) – 120 g de sucre – 120 g de chapelure (ou mie de pain) – 4 blancs d’ oeufs. Bien mélanger, et ajouter les fleurs.

Mettre le mélange sur la pâte, cuisson 45 mn à 180°

1) ces informations ne sont pas à prendre comme informations médicales et ne prétendent en rien remplacer le traitement établi par un médecin. Certains produits naturels peuvent amplifier les effets des médicaments. Il est donc prudent d’en parler à son médecin.

Ressources biblio.:

P de Bonneval – L’herbiristerie – Désiris 2009 / M-C Paume – Sauvages et médicinales – Édisud 2010 / T.Cecchini – Encyclopédie des plantes médicinales – Vecchi 1993 / A.Vogel – Les herbes des quatre saisons – Vogel 1997 / Bernard Bertrand – Sous la protection du sureau – Le compagnon végétal 2000.

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